Ce document de travail s'inscrit dans une série de textes résultant de l'exploitation de l'enquête « Trajectoires et Origines, enquêtes sur la diversité des populations en France » (TeO).
Durant l'année académique 2004-2005, le Centre de recherche sur les médiations (CREM) a été à l'initiative d'une collecte de témoignages audiovisuels auprès des immigrés sud-asiatiques de Lorraine. Archives de témoignages filmés d'une population peu visible en cette région
Ce rapport soulève une question qui revient très souvent dans de nombreux débats : doit-on et peut-on considérer ou non l'origine ethnique, la couleur de la peau ou la "race" dans l'élaboration des statistiques ? Jusqu'à maintenant, la France n'avait pas autorisé les fichiers prenant en compte ce type de mesure au nom de "l'universalisme" de la République et du refus de reconnaître des communautés séparées. Mettre en place un outil de mesure pose par ailleurs de nombreuses difficultés, tant il est délicat de définir des catégories en la matière. Reste à savoir si un outil de mesure, même imparfait, ne permettrait pas de mieux évaluer le niveau des discriminations que subit une partie de la population vivant en France, même si pour beaucoup les "minorités" sont d'abord victimes de leurs origines... sociales.
Ce livre est consacré aux résultats d'une recherche inter-universitaire portant sur les problématiques relatives à la santé physique et psychosociale des enfants immigrés primo-arrivants et de leurs familles et aux questions relatives au travail des professionnels avec ces enfants et familles. Cette recherche rentre dans le cadre de la recherche action "UNI SOL", initiative qui a contribué à mieux cerner les difficultés rencontrées à la fois par les familles et par les intervenants sociaux chargés de leur prise en charge. Elle a permis de recueillir les pratiques apparaissant comme utiles dans l'accueil et l'intégration socio-sanitaire des familles et d'établir une plus grande cohésion entre les partenaires.
Comment les habitants des zones urbaines sensibles perçoivent-ils leur quartier ? Comment y vivent-ils ? Sont-ils satisfaits par leur cadre de vie, leur logement, les équipements et services à leur disposition ? Dans quelle mesure leurs points de vue sur ces questions diffèrent-ils de ceux des autres Franciliens ?
L'auteur présente les résultats d'une enquête menées auprès de femmes originaires du Maghreb et d'Amérique latine résidant à Madrid ; l'objectif de ce travail étant de connaître les conditions de vie et de santé de ces femmes immigrées, et les changements sociaux et biologiques dérivés de la migration.
Cette enquête d'opinion sur les convictions politiques de Français issus de l'immigration africaine et turque interroge directement le sens commun plus ou moins implicite selon lequel " les Français d'origine africaine et turque ne sont pas comme les autres ". Sur la base d'un échantillon de 1000 personnes et d'une comparaison avec un groupe de Français dits de naissance, elle révèle des attitudes paradoxales sur le plan du clivage traditionnel entre la droite et la gauche. Les Français d'origine maghrébine et turque restent majoritairement proches de la gauche et du parti socialiste, mais placent le Président de la République au premier rang de leur sympathie dans l'ensemble de la classe politique. Ils sont très attachés à la lutte contre le chômage, à la création d'entreprise et ont une vision plutôt libérale du marché du travail et de la réussite individuelle et matérielle. Favorables à des politiques positives de recrutement ethnique, la très grande majorité des personnes interrogées témoigne un attachement fort à la laïcité, aux valeurs de la République et adhère pleinement à la notion de citoyenneté française. Cette position majoritaire contredit l'idée qu'il existerait une identité culturelle, ethnique ou religieuse revendiquée par la seconde génération.
Ce livre propose une analyse réflexive de l'enquête ethnologique de terrain en ayant comme fil directeur l'étude des hiérarchies sociales. Il s'interroge sur la place de l'ethnologue aux prises avec les classifications sociales et les enjeux de pouvoirs. La « question hiérarchique » s'avère particulièrement propice à la réflexivité tant elle se pose à toutes les étapes de l'enquête : de l'arrivée sur le lieu de recherche, où l'ethnologue se voit assigner un « statut » et doit négocier sa place, jusqu'au retour de l'information, qui soulève la question des usages sociaux des savoirs, en passant par le recueil des données et le travail d'écriture, lesquels doivent prendre en compte la pluralité des positions défendues. C'est en partant de la confrontation de douze situations d'enquêtes effectuées dans différentes parties du monde (Afrique, Amérique latine, Polynésie, Inde, France) que cet ouvrage rend compte des conditions de réalisation du travail de terrain. L'examen réflexif permet ainsi de souligner l'historicité de la recherche et de s'interroger sur la dimension intersubjective de l'enquête ethnologique. Il conduit par ailleurs à s'intéresser aux changements survenus sur les terrains d'étude (notamment l'émergence de nouveaux acteurs) et à ouvrir des pistes de recherche pour l'analyse des hiérarchies sociales. Loin de succomber à la tentation narcissique ou de verser dans les excès du « déconstructionnisme » postmoderne, ce livre s'attache à démontrer comment l'analyse réflexive, tout en étant une procédure d'objectivation de la recherche, est une condition de production de connaissances. (Présentation de l'éditeur)
Emmanuel Filhol présente dans cet ouvrage les résultats d'une enquête. Tels les éléments d'une mosaïque, les témoignages actuels et passés font émerger à la conscience collective un drame occulté : l'internement des familles "nomades" dans des camps sur tout le territoire français pendant la Deuxième Guerre mondiale. En effet, les Tsiganes de nationalité française ou étrangère, titulaires du carnet anthropométrique, ont été assignés à résidence dès le début de la guerre, puis internés sur ordre allemand, quelques mois après la défaite, dans des camps administrés par le régime de Vichy.Les lieux de l'internement ont souvent disparu. La mémoire administrative française a systématiquement refoulé l'événement. Les victimes, contrairement à ce que l'on pense habituellement, ont cherché à se faire entendre mais elles n'y sont pas parvenues. Le journal de bord d'Emmanuel Filhol est aussi une enquête sur les limites de la démarche historique traditionnelle. Ici, les faits et les souvenirs des faits sont rétablis de façon plurielle et reconstituent ainsi un pan de la mémoire nationale. (Présentation éditeur)
L'enquête "Histoire de vie" réalisée en 2003 comporte un module intitulé "Relations avec les autres" qui permet d'appréhender les attitudes intolérantes voire discriminatoires que signalent avoir vécues les personnes interrogées et les motifs qui s'y rapportent.
L'auteur, journaliste et chercheur en sciences sociales, livre ici le récit de son séjour au Neuhof, un quartier défavorisé de Strasbourg, médiatisé par des incendies de voitures. Au jour le jour, pendant plusieurs semaines, il suit le travail du directeur de l'agence HLM locale dont l'antenne est implantée dans une importante cité. À travers les plaintes, les demandes des locataires, la vie de ce quartier de 12 000 habitants surgit, entremêlée des difficultés que causent les squats, le trafic de drogue, le racisme, la détresse sociale. Cette enquête s'appuie sur les rencontres et les témoignages du directeur, des habitants, des gardiens, d'un principal de collège... Elle montre à la fois la situation d'abandon de cette population par les pouvoirs publics et sa résistance.
Cet ouvrage est issu d'une recherche conduite à l'initiative de l'Institut national des hautes études en sécurité (INHES) sur 12 associations tenues par des responsables musulmans. Une partie des jeunes issus de l'immigration passe par l'islam pour à la fois se trouver et trouver une place au sein de la société. Comment être à la fois Français et musulman ? Comment relire ses textes religieux en vivant dans une société laïque ? Ce livre propose de répondre à ces questions d'actualité. Une enquête menée pendant deux ans auprès d'associations musulmanes a permis de mettre en lumière les diverses manières de vivre cet islam au quotidien. Le travail de Dounia Bouzar montre que la référence à l'islam est multiple, allant d'une volonté d'islamiser toutes les activités et les références de ces nouveaux militants, à l'invention au contraire d'une manière musulmane de pratiquer les activités communes. (D'après la présentation éditeur)